L’Université Paris VIII - Vincennes à Saint-Denis


L’évaluation s’est déroulée de fin 1986 à Mai 1988. Elle a mobilisé
vingt-neuf experts.
En 1987/88 Paris VIII comptait 18 000 étudiants, soit une baisse
d’effectifs de près de 50% par rapport à 1977/78 ; ceci s’explique par
son transfert géographique de Vincennes à Saint-Denis, décidé en 1978,
qui a vu les locaux passer de 40 000 à 27 000 m2. L’ambition qui avait
présidé en 1968 à la création du Centre expérimental de Vincennes,
devenu Paris VIII en 1971, demeure à travers l’organisation des ensei-
gnements et de la recherche mais se heurte à des contraintes d’ordre
matériel et réglementaire. Paris VIII est donc confronté au défi de
s’adapter sans se renier.
L’université comprend huit UFR, axées sur les lettres et les sciences
humaines, juridiques et sociales ainsi qu’un Institut d’urbanisme, installé
depuis peu à Marne-la-Vallée. L’effectif enseignant est de 570 personnes,
soit une moyenne d’un enseignant pour 32 étudiants : surcharge
habituelle en lettres et en sciences humaines, mais la répartition est
très inégale selon les cursus. Sur 72 formations de recherche, 6
sont associées au CNRS, 7 sont recommandées par la Direction de
la recherche. Les Presses universitaires de Vincennes et la Cellule
de relations internationales mènent une politique très dynamique.
Paris VIII offre, conformément à son histoire, quatre particularités
majeures : une véritable pluridisciplinarité, un nombre important de
diplômes d’université, une forte croissance des secteurs nouveaux (AES,
LEA, MASS mais aussi audiovisuel et informatique), et une proportion
élevée de diplômes de troisième cycle (4 DESS et 27 DEA).
S’y ajoutent les plus forts taux français d’étudiants non-bacheliers,
salariés ou étrangers. Ils sont, comme leurs professeurs, très attachés
à leur université. Leur présence, fidèlement revendiquée, pose des
problèmes spécifiques, particulièrement en premier cycle.
A l’heure où la gestion de l’université montre un effort très net de
rationalisation, le Comité estime en conclusion de son rapport qu il
faut laisser à Paris VIII du temps pour trouver son équilibre optimum.
Une réflexion constructive pourra porter sur :
- la redéfinition d’un nouveau projet global, qui tienne compte à la
fois des acquis et des contraintes ;
- la recherche d’un accord avec le Ministère pour proportionner les
locaux aux effectifs étudiants ;
- l’ouverture du dialogue avec les autres établissements de la région
Ile-de-France pour ajuster la carte universitaire dans certaines dis-
ciplines.

- Octobre 1988