V.2.3 - Dernière mise à jour : 28/02/2022
Toute lecture de carte s'appuie sur l'identification de repères nécessaires et suffisants
Il s'agit de l'exactitude de la représentation graphique et non de celle de l'information originale
L'erreur graphique* est due à :
- la matérialité de la représentation graphique
erreur graphique technique (support instable, ...)
- en fonction des conditions hygrométriques, le papier varie parfois de 5 mm par mètre
- deux doubles décimètres peuvent présenter des variations de l'ordre du millimètre (voire plus)
- la perception visuelle
erreur graphique humaine
- le dessinateur traditionnel est précis au 1/10 de millimètres (norme IGN)
- la limite humaine de l'appréciation dimensionnelle est de l'ordre du 1/20 de millimètres
(c'est plus souvent de l'ordre du 1/2 millimètre)
C'est la différence entre la longueur qui est lue et celle qui devrait être lue.
Par exemple, prenez l'outil "Calcul de distance" dans le Géoportail, calculez la longueur du bâtiment D et comparez avec vos camarades.
Quelles sont les implications de ces erreurs ?
L'exactitude dimensionnelle* est la traduction métrique de l'erreur graphique
- Elle est inversement proportionnelle à l'échelle et s'exprime par un nombre absolu.
Une carte est précise à :
- 10 m près ;
- 2 km près, etc.
tab. 1 - Exactitude dimensionnelle
Sources : d'après BERTIN 1973, p.299
Précision graphique
Échelle
2 mm 1 mm 1/10 mm
(norme IGN)1/1 000
2 m 1 m 0,1 m 1/10 000
20 m 10 m 1 m 1/25 000
50 m 25 m 2,5 m 1/50 000
100 m 50 m 5 m 1/100 000
200 m 100 m 10 m 1/200 000
400 m 200 m 20 m 1/500 000
1 km 500 m 50 m 1/1 000 000
2 km 1 km 100 m 1/5 000 000
10 km 5 km 500 m - Le tableau 1 permet de connaître :
- l'échelle de rédaction en fonction de la précision de l'information collectée ;
- la précision à attendre d'une carte (selon sa provenance, les erreurs se cumulant) ;
- de combien on dégrade la précision de l'information selon le soin que l'on apporte au tracé ...
1.3. L'exactitude relationnelle
L'exactitude relationnelle* est la traduction géométrique de la disposition des signes.
C'est le respect des :
- positions ;
- relations (angles, parallélisme, sécances, ...).
fig. 1 - Exemples de différences relationnelles
Sources : BERTIN 1973, p.303
- L'évaluation métrique des distances n'est pas la seule raison d'être des cartes.
Il faut aussi :
- différencier,
- ordonner,
- dénombrer
les éléments d'information pour l'identification de repères nécessaires et suffisants à la localisation de l'information.
Dans ce cas, l'exactitude relationnelle* peut être absolue
- Elle est indépendante de l'échelle,
mais
le nombre d'éléments discernables, pour une surface donnée, est limité.
- Le nombre d'éléments représentables diminue lorsque l'échelle diminue
mais
pas leur exactitude relationnelle.
Dans le cas d'une réduction d'échelle,
le choix des éléments reportés avec une exactitude relationnelle absolue s'appelle la généralisation cartographique*.
2. La généralisation cartographique
Aucune carte ne pouvant être dessinée à l'échelle 1/1, toute représentation cartographique est une réduction de la réalité, donc une généralisation (BEGUIN 1994, p.15).
- Pourquoi généralise-t-on ?
- Contrainte éditoriale => réduction des fonds de carte
- Numérisation des fonds de carte (vectorisation, ...)
2.1. Les types de généralisation
- Que devient une surface réduite à l'extrême ?
- Que devient une ligne réduite à l'extrême ?
un point avant de disparaître
fig. 2 - Déplacement des rapports critiques
Sources : BERTIN 1973, p.303
- La notion de rapport critique*
- faible réduction photographique pas de généralisation
- réduction photographique moyenne, c'est le rapport critique
il faut choisir entre 2 types de généralisation
- généralisation structurale
- généralisation conceptuelle
- forte réduction photographique => généralisation conceptuelle
- La généralisation structurale
fig. 3 - Généralisation structurale
Sources : BEGUIN 1994, p.17Ne modifie pas l'implantation
un polygone => un polygone
- La généralisation conceptuelle
fig. 4 - Généralisation conceptuelle
Sources : BEGUIN 1994, p.19Modifie l'implantation
un polygone => un ponctuel
Il peut être nécessaire de changer le titre de la carte !
2.2. Quelques exemples de généralisation
- Comment procéder ?
fig. 5 - Ne pas avoir peur de schématiser
Sources : LE FUR 2000, p.23
fig. 6 - Ne pas avoir peur de simplifier
Sources : d'après J. BERTIN in LE FUR 2000, p.24
- Ce qu'il faut éviter !
D'après un original :
fig. 7 - La région des Dombes publiée au 1/750 000 d'après le 1/50 000 IGN
Sources : BERTIN 1973, p.307
Deux exemples de généralisation :
fig. 8 - La région des Dombes publiée au 1/750 000 d'après le 1/500 000 IGN
Sources : BERTIN 1973, p.307
fig. 9 - La région des Dombes publiée au 1/750 000 d'après le 1/1 000 000 du Time Atlas of the World
Sources : BERTIN 1973, p.307
En conclusion, d'après J. BERTIN (BERTIN 1973, p.303)
Il faut :
- disposer d'une information à une échelle 10 fois supérieure à celle du dessin définitif ;
- s'interdire de recopier une carte à une même échelle.
3. Exemple
3.1. Téléchargement d'un exemple
Exemple : Généralisation du trait de côte (origine IGN et SHOM)
Téléchargement de la licence d'utilisation des données du SHOM : http://www.shom.fr/fr_page/fr_prod_num/prod_numerique.htm
Téléchargement des données sur la plateforme >MOODLE
Décompressez les données dans un répertoire approprié (TD_FM22 par exemple)
3.2. Analyse du fond de carte
- Lancer ArcMap et créer un document vide
- Aller voir le système de coordonnées du Bloc de données par défaut
- Importez le fond raster de la Corse au 1/1 000 000
SC1000_1150_6240_L93.tif
- Retourner voir le système de coordonnées du Bloc de données
- Quel est-il ?
- Quel est celui du fond raster (SC1000_1150_6240_L93.tif) ?
- Qu'en déduisez-vous ?
- Dans Catalogue, renommez le trait de côte Lambert93_V2\Shapefile\TCH.shp en :
Lambert93_V2\Shapefile\trait-de-côte_L93.shp
- Importez-le dans ArcMap
- Zoomez vers Calvi au :
- 1/100 000
- 1/30 000
- Qu'en pensez-vous ?
- Le trait de côte a-t-il été tracé pour le 1/1 000 000 ?
- Dans Catalogue, renommez le trait de côte Lambert2et_V2\Shapefile\TCH.shp en :
Lambert2et_V2 \Shapefile\trait-de-côte_L2e.shp
- Importez-le dans ArcMap
- Qu'en pensez-vous ?
- Le trait de côte a-t-il été tracé dans un référentiel issu du système géodésique NTF ?
- Pour autant, les deux tracés sont-ils compatibles, voire identiques ?
- Masquez le trait de côte en Lambert2 étendu
- Afficher le fond de la Corse au 1/1 000 000 seul
3.3. Généralisation du fond de carte
- Créez dans Catalogue une couche trait-de-côte1G
Vous créerez deux objets :
- une côte "Corse-du-Sud"
- une côte "Haute-Corse"
- Vectorisez au 1/1 000 000 la côte corse
Have fun or Spaß !
4. Test de compréhension
Communiquez-moi sur la plateforme Moodle, à la rubrique "Questions de cours", les réponses aux questions suivantes :
Question n°2.2.1. Avec une précision graphique de l'ordre du demi millimètre, lors d'une vectorisation d'un document au 1/100 000, vous pouvez espérer une exactitude dimensionnelle de :
a) 1 m
d) 50 m
b) 5 m
e) 100 m
c) 10 m
f) 1 000 m
Question n°2.2.2. Quand, lors d'une réduction d'échelle, il faut passer d'une zone à un point, la généralisation est dite :
a) structurale
d) résiduelle
b) caricaturale
e) conceptuelle
c) optionnelle
f) conflictuelle
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NB : les mots suivis de "*" font partie du vocabulaire géographique, donc leur définition doit être connue. Faites-vous un glossaire.